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Nous sommes prêts … à évaluer ! Dans la joie !

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Evaluations nationales standardisées dès le 14 septembre …

À l’heure où les enseignants, les familles, les élèves s’angoissent des fermetures possibles pour des cas de contaminations, pour les contacts, pour les masques, pour le manque de savons … On continue, on persiste … le train de réforme et le pilotage aux évaluations déroulent sa machinerie implacable …

  • des évaluations en CP, CE1, et 6e
  • des outils de positionnement en mathématiques et en français, pour toutes les classes, du CP au CM2 
  • des tests de positionnement  au lycée
  • une feuille de route pédagogique pour chaque élève

En CP et CE1 le ministère avait annoncé dans son dossier de presse :

deux ajouts ont été exceptionnellement effectués dans les protocoles d’évaluation :

– une très courte série de questions posées aux élèves sur la manière dont ils ont vécu cette période ;

– une enquête auprès des directeurs d’école sur la situation dans leur école pendant la crise sanitaire, en particulier celle des classes de CP.

Dossier de presse rentrée 2020-2021.
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On évalue et on enquête …

On cherchera dans un premier temps à savoir de quels outils ont disposés les élèves, les familles pour “la classe à la maison” durant le confinement.

Extrait du livret élève CP – 2020

Puis une série de questions aux élèves, pour lesquelles ils répondront par oui ou par non, sans autres précautions préconisées que “[Laisser 10 secondes aux élèves pour répondre à chaque question. Vérifier que les élèves progressent dans l’exercice.]”

Pendant que l’école était fermée à cause du virus, tu étais à la maison.

Est-ce que c’était facile de travailler à la maison ?

Est-ce que tu t’es beaucoup ennuyé(e) ?

Est-ce que tu étais content(e) de rester tout le temps à la maison ?

Est-ce que tes copains et copines t’ont manqué ?

Est-ce que tu préfères aller à l’école pour travailler ?

… est-ce que tu as eu peur du coronavirus ?

Est-ce que tu as trouvé que c’était trop long ?

Extrait Livret CP – 2020

Et enfin …

A renseigner par l’enseignant

Sur la période « post-confinement », est-ce que l’élève est revenu à l’école avant les vacances d’été ?

 Oui, tous les jours.

 Oui, plusieurs fois par semaine.

 Oui, moins souvent.

 Non, jamais.

 Sans objet (l’école n’a pas réouvert).

Extrait Livret CP 2020

Que va-t-on faire de ces données ?

Elle sont nominatives. Même si le traitement est annoncé comme étant rendu anonyme (par qui ?). On identifiera l’élève, l’école, l’enseignant …

Je ne peux me résoudre facilement à penser que ces données permettront de fournir des outils numériques, de former les enseignants, d’aider les familles, d’aider les élèves à être plus autonomes … ai du mal à y croire …

Mais je suis bien moins optimiste que le ministère.

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Y’a de la joie …

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Ce mardi 8 septembre, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Education nationale a placé le bilan de la

rentrée scolaire «sous le signe de la joie ». 

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J’veux pas faire mes devoirs …

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De 1912 à aujourd’hui à l’école primaire : interdits les devoirs à la maison ?

Les devoirs à la maison qui perdurent sont souvent une réponse à des sollicitations voire des pressions 
- des familles : « voir ce qui est fait à l’école, aider mon enfant le soir, savoir ce que je dois faire pour le faire progresser, un bon maître, c’est celui qui donne beaucoup de devoirs »
- des équipes pédagogiques : « ça se fait dans cette école »
- des habitudes : « j’ai eu des devoirs, moi, quand j’étais à l’école »
- du programme : « j’ai pas eu le temps de terminer alors, ils finiront à la maison »
- du collège : « donnez-leur des habitudes de travail, rendez les autonomes» – l’autonomie bien différente au collège et à l’école : un enfant autonome à l’école, c’est celui qui se lève sans permission pour aller chercher un dictionnaire ou un documentaire dans la bibliothèque, alors qu’au collège, c’est celui qui fait ses devoirs !!!

La question à se poser, c’est « pourquoi je donne ou je donnerais des devoirs ? ». Quel intérêt pour les apprentissages de mes élèves ? Sont-ils en capacité tous de fournir ce travail supplémentaire ?

Les devoirs écrits sont bel et bien interdits !!
Ce qui suit rappelle les différents textes et circulaires parus au BO depuis 1912. On notera au passage que les études dirigées intégrées dans les horaires de l’école ne sont plus en vigueur aujourd’hui. Cependant méthodologie, développement des compétences de travail en autonomie, … font bien encore partie de nos enseignements.

Alors que donner à faire à la maison ? Là encore ayons une attitude réflexive et demandons-nous ce qui pourra être fait pas TOUS et ce que cela va apporter à TOUS. En effet, nos élèves ont-ils tous un bureau ou un coin de table de cuisine pour poser leurs cahiers, ont-ils tous un grand frère en 5ème ou des parents qui pourront soit les aider ou mieux encore payer des soutiens scolaires, pourront-ils tous effectuer leurs recherches pour leurs exposés sur internet avec l’ADSL et l’aide de leurs parents ou avec le dictionnaire que le grand frère a eu lors de son passage au collège ?
Et si malgré tout les devoirs ne sont pas faits ? Punir, sanctionner, donner une mauvaise note, les faire faire pendant les récréations ?

1912

Circulaire (novembre 1912) – Académie de la Haute-Marne (l’Inspecteur d’Académie de la Haute-Marne)
Objet : suppression des devoirs écrits dans la famille.
L’inspecteur d’académie 
Mes chers collaborateurs, 
J’ai appelé déjà votre attention sur les devoirs écrits faits dans la famille. Je vous ai dit que l’utilité en était fort contestable, qu’ils risquaient, après une journée scolaire de six heures, de fatiguer l’enfant, que les conditions matérielles où ils sont la plupart du temps exécutés, pouvaient les rendre nuisibles à la santé de nos élèves ; et je vous ai recommandé de les donner très courts, si vous ne les supprimiez pas tout à fait.
J’estime, expériences faites, que leur suppression absolue s’impose.

1913

[Org. : Revue pédagogique (1913, 1, pp. 185-186), avec l’introduction suivante :
“Nous croyons intéressant de signaler une innovation de M. Blanguernon, inspecteur d’académie de la Haute-Marne, qui, estimant plus fâcheuse qu’utile la pratique des devoirs faits à la maison les a supprimés complètement, dans son département, depuis le 1er janvier dernier. M. Blanguernon a exposé les motifs de sa détermination dans la circulaire suivante, adressée aux inspecteurs primaires de la Haute-Marne”].

1956

Le BO n° 42 du 29 novembre 1956 modifie les horaires des cours élémentaire, moyen et supérieur des Écoles primaires :
Sur 30 heures hebdomadaires, 5 sont consacrés aux devoirs.
Circulaire du 29 décembre
I. SUPPRESSION DES DEVOIRS À LA MAISON OU EN ÉTUDE
Principes
Des études récentes sur les problèmes relatifs à l’efficacité du travail scolaire dans ses rapports avec la santé des enfants ont mis en évidence l’excès du travail écrit généralement exigé des élèves. En effet, le développement normal physiologique et intellectuel d’un enfant de moins de 11 ans s’accommode mal d’une journée de travail trop longue. Six heures de classe bien employées constituent un maximum au-delà duquel un supplément de travail soutenu ne peut qu’apporter une fatigue préjudiciable à la santé physique et à l’équilibre nerveux des enfants. Enfin, le travail écrit, fait hors de la classe, hors de la présence du maître et dans des conditions matérielles et psychologiques souvent mauvaises, ne présente qu’un intérêt éducatif limité.
En conséquence, aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe. Cette prescription a un caractère impératif et les inspecteurs départementaux de l’enseignement du premier degré sont invités à veiller à son application stricte. 
[…]
Les études du soir, rappelons-le, si elles n’ont rien d’obligatoire, correspondent en bien des milieux à une nécessité sociale. Travail extérieur de la mère, conditions médiocres de logement, autant de justifications du maintien et du développement des études. […] Mais, exonérées de l’exécution des devoirs, les études sont-elles destinées à devenir de simples garderies ? S’y résigner serait, malgré leur rôle social, les condamner à brève échéance. Il faut donc qu’elles conservent leur fonction éducative et que, sans être indispensable à l’instruction des enfants, le temps que ceux-ci y passeront ne soit pas, et même ne semble pas être du temps perdu. 
Vue sous cet angle, que sera donc l’étude du soir ? Elle aura pour objet essentiel l’étude des leçons. Le maître surveillant s’assurera que le texte de la leçon est compris. Au besoin des interrogations orales rapides, des interrogations par procédé La Martinière précéderont et appelleront les explications nécessaires.
C’est à ces occupations que sera employée la première partie de l’étude du soir. Le reste en sera consacré soit à des occupations individuelles, soit à des occupations collectives.
En ce qui concerne les premières, nous n’en voyons guère de plus profitable que la lecture d’un livre de la bibliothèque, d’un livre récréatif et attrayant, capable d’intéresser des enfants tout en contribuant à leur éducation. La littérature enfantine, tant française qu’étrangère, offre un choix plus que suffisant d’ouvrages de cette sorte. Ainsi sera encouragé chez les élèves le goût de la lecture, goût qu’ils auront des chances de conserver.
  

1958

Circulaire du 28 janvier
Objet : Application de l’arrêté du 23 novembre 1956 relatif à la suppression des devoirs à la maison
(B.O.E.N. n° 6 du 6 février 1958 – Premier Degré, 2e Bureau)
aux Recteurs (pour information) ; aux Inspecteurs d’Académie (pour exécution).
Par arrêté du 23 novembre 1956 (B. O. n° 42 du 29-11-56, p. 3005 ; 100-Pr-& II a, p. 9), il a été procédé à un aménagement des horaires des cours élémentaires et moyens des écoles primaires, de façon à dégager cinq heures par semaine pour la rédaction des devoirs, et par circulaire du 29 décembre 1956 B. O. n° 1 du 3-1-57, p. 63 ; 100-Pr-& II/b 2, p. 119), les mesures d’application de ce texte ont été portées à votre connaissance, notamment en ce qui concerne la suppression des devoirs à la maison ou en étude.
Je vous prie de vouloir bien rappeler à tous les instituteurs de votre département le caractère impératif des prescriptions de ma circulaire du 29 décembre 1956 et prier MM. les Inspecteurs primaires de veiller à son exacte application. 
Pour le Ministre et par autorisation :
Le Directeur général de l’Enseignement du Premier degré,
A. Beslais

1964

Circulaire n° 64-496 du 17 décembre
Objet : Interdiction des devoirs à la maison pour les élèves des classes primaires. 
(B.O.E.N. n° 1 du 7 janvier 1965 – Premier Degré, 2e Bureau)
Texte adressé aux Recteurs ; aux Inspecteurs d’académie et aux Chefs d’établissements.
Mon attention a été appelée sur le travail des élèves à la maison ou en étude, d’une part dans les cours élémentaires et moyens, d’autre part au cours préparatoire.
L’arrêté du 23 novembre 1956 et la circulaire du 29 décembre 1956 ont précisé qu’aux cours élémentaires et moyens les devoirs doivent être faits dans l’horaire normal de classe et non plus à la maison ou en étude.
Le silence de ces textes en ce qui concerne le cours préparatoire où cette question ne semblait pouvoir se poser y a encouragé la pratique des devoirs à la maison qui venaient précisément d’être supprimés dans les classes supérieures. 
Je tiens à préciser que l’interdiction formelle de donner des travaux écrits à exécuter hors de la classe s’applique également aux élèves des cours préparatoires et vise, d’une façon plus générale, l’ensemble des élèves de l’école primaire.
Le Ministre de l’Éducation nationale, 
Ch. Fouchet

1971

Circulaire n° 71-38 du 28 janvier
Objet : Interdiction, dans l’enseignement élémentaire, des devoirs écrits à faire à la maison ou en étude.
(B.O.E.N. n° 5 du 4 février 1971 
La circulaire du 29 décembre 1956 publiée en application de l’arrêté du 23 novembre 1956 relatif à la suppression des devoirs du soir rédigés à la maison ou en étude, a fait l’objet de rappels successifs et sans ambiguïté.
Je tiens à préciser que l’arrêté du 7 août 1969 aménageant la semaine scolaire, et sa circulaire d’application du 2 septembre 1969 ne modifient pas, sur ce point, l’arrêté et la circulaire de 1956 : il reste interdit, dans l’enseignement élémentaire, de donner des travaux écrits à exécuter à la maison ou en étude. Les raisons sur lesquelles se fondait cette interdiction dans les textes de 1956 gardent aujourd’hui toute leur valeur. Il est bien entendu que les devoirs ne sont pas pour autant supprimés, car il n’est pas de pédagogie sans contrôle ni d’acquisition de connaissances qui n’exige des applications écrites ; mais c’est en classe qu’ils doivent être rédigés et corrigés, non en étude ou à la maison.
À l’exclusion des devoirs écrits, il ne manque pas de tâches et d’activités : leçons à apprendre, lecture, étude de quelques mots nouveaux, petites enquêtes, etc., auxquelles les élèves peuvent, après la classe de l’après-midi, se livrer avec profit.[…]
Pour le Ministre et par délégation :
Le Directeur délégué aux enseignements élémentaire et secondaire,
H. Gauthier

1986

Circulaire n° 86-083 du 25 février
Objet : les études à l’école, au collège, au lycée : un élément important de la pédagogie de la réussite
(B.O.E.N. n°10 du 13 mars 1986 – Éducation nationale : DEGS)
Texte adressé aux recteurs, aux inspecteurs d’académie.
La réussite des élèves dépend en large partie de leur capacité à organiser leur travail personnel et à en maîtriser les méthodes. Aussi convient-il d’apporter la plus grande attention au développement de cette capacité dans le cadre des cours comme dans celui des activités qui les prolongent. 
Les études répondent à cet objectif, en contribuant à mettre en œuvre une pédagogie de la réussite, notamment pour les enfants dont l’environnement éducatif ne réunit pas les conditions les plus favorables. 
Dès la présente année scolaire, des études devront être mises en place partout où les possibilités existent. II conviendra de les développer de façon substantielle à partir de la rentrée prochaine. 
La présente circulaire a pour but d’indiquer les diverses formes que peuvent prendre les études à l’école, au collège et au lycée et de préciser leurs modalités d’organisation.
DES POSSIBILITÉS DIVERSES : ÉTUDES SURVEILLÉES, ÉTUDES DIRIGÉES 
Outre les apports méthodologiques dans le cadre des enseignements, les séances d’initiation ou d’entraînement au travail en centre de documentation, conduites par le documentaliste et l’assistance que les enseignants fournissent selon des modalités diverses, l’aide au travail des élèves peut prendre la forme d’études surveillées ou dirigées.
Les études surveillées remplissent d’abord un rôle d’accueil. Elles permettent d’assurer l’encadrement des élèves.
À cette fonction, les études dirigées ajoutent un soutien didactique (remise à niveau disciplinaire), une aide méthodologique (exercices d’entraînement, organisation du travail, acquisition de méthodes, utilisation d’outils documentaires) et une stimulation psychologique (goût du travail autonome). 
L’efficacité des études dirigées suppose une étroite liaison avec les activités d’enseignement et une concertation entre les enseignants et ceux qui assument la responsabilité de ces études. 
Les solutions retenues doivent être adaptées au niveau de la scolarité et aux problèmes rencontrés. Un même élève peut suivre des études dirigées puis, les méthodes de travail acquises, des études surveillées.

1994

Circulaire n° 94-226 du 6 septembre
Objet : Organisation des études dirigées à l’école élémentaire
(B.O.E.N. n° 33 du 15 septembre 1994 – Éducation nationale : DE C2)
Texte adressé aux recteurs d’académie, au directeur de l’académie de Paris, et aux inspecteurs d’académie, directeurs des services départementaux de l’Éducation nationale.
Dans les écoles élémentaires, des études dirigées, d’une durée quotidienne de trente minutes, sont mises en place, dans chaque classe, pendant le temps scolaire, à la suite des séquences d’enseignement proprement dites et avant le début des activités péri-scolaires éventuelles.
[…]
Il s’agit essentiellement de s’assurer avec précision, dans un temps différé, de l’assimilation des notions et connaissances ayant fait l’objet d’un apprentissage lors de séquences qui se sont déroulées soit dans la journée même, soit dans la semaine, soit même antérieurement. En effet, les acquis ne sont réels que lorsque les élèves sont capables de les réinvestir non seulement dans des situations analogues à celles de l’apprentissage, mais encore dans des situations différentes. C’est le but des devoirs proposés lors des études dirigées. Ils se distinguent des exercices écrits et oraux d’application réalisés à la suite d’une séquence d’enseignement, qui sont destinés à vérifier sur le champ la bonne compréhension de la leçon. 
Les études dirigées constituent un temps privilégié d’apprentissage du travail autonome. Les maîtres aident les élèves à intégrer diverses méthodes et à les utiliser à bon escient. 
Elles permettent en outre d’apprécier les acquis des élèves, de vérifier leurs capacités d’attention, de mémorisation, d’organisation et de réflexion. Elles tiennent donc une place particulière dans l’observation du travail des élèves. […]
Dans ces conditions, les élèves n’ont pas de devoirs écrits en dehors du temps scolaire. À la sortie de l’école, le travail donné par les maîtres aux élèves se limite à un travail oral ou des leçons à apprendre. […]
Marcel Duhamel
Directeur des Écoles
 

2004

Document d’accompagnement des programmes 2002 – Articulation école-Collège
Dans les classes élémentaires, le travail scolaire à faire à la maison est limité : les devoirs écrits sont proscrits ; par contre, des lectures, des recherches, des éléments à mémoriser peuvent constituer le travail proposé aux élèves. Tout travail à la maison fait l’objet d’une vérification par le maître. Progressivement, les élèves de cycle 3 commencent à gérer leur travail sur la semaine

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Au-delà des protocoles …

Lecture : 4 min.

Du protocole sanitaire aux protocoles pédagogiques … les guides ministériels

Le protocole sanitaire paru, enfin.

On sera prêt quoi qu’il en coûte … On obtient même, 2 jours avant la rentrée, des fiches thématiques sur la cantine, les récréations, l’EPS …

Tout va bien on vous dit. La doctrine sanitaire devra s’appliquer, quoi qu’il en coûte. Bien, prenons acte, appliquons, nous ne sommes pas épidémiologistes.

“Il y aura des contaminations à l’école” mais “on va les gérer”
François Delfraissy, président du Conseil scientifique – 24 août 2020.

Qu’en est -il de la pédagogie, et l’enseignement ?

Le ministre lors de sa conférence de presse du 26 août 2020, après avoir centré dans un premier temps son discours sur le contexte sanitaire,
– a promis une prime de 450 € aux directeurs d’école pour leurs efforts lors de la crise
– a oublié évidemment les enseignants qui ont accueilli les enfants des personnels soignants, des pompiers et des agents indispensables et tous les autres qui ont garanti la continuité
– fait l’aumône de quelques ordinateurs,
– et enfin a présenté ses intentions pédagogiques et s’est agacé des questions des journalistes qui se sont focalisés sur le protocole.

“Nous allons maintenir le cap des réformes” 

Le dispositif 100% réussite : poursuite du dédoublement des CP et CE1 en éducation prioritaire,

Évaluer et encore évaluer …

Le ministère renforce les évaluations :
– évaluations en CP en début d’année, puis en point d’étape plus tard
– évaluations en CE1,
– évaluations plus ‘musclées’ en 6ème,
– mais aussi évaluations en CM1 sur un panel d’élèves dont certains ont pu être accueillis en CP dédoublé à leur entrée en élémentaire … on en devine les conclusions …
– évaluations partout : on n’oubliera pas des ‘tests de positionnement’ pour tous les niveaux.
Le pilotage aux résultats des enseignants et des établissements se met en place.

Quelles réponses aux évaluations ?

Les réponses sont trouvées.
Elles sont déjà publiées.
Le ministère est prêt, en ordre de bataille, en marche …
Guides et vade-mecum sont d’ores et déjà disponibles :

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Pour répondre aux résultats de l’évaluation CP :


Les guides ‘Pour préparer l’apprentissage de la lecture et de l’écriture à l’école maternelle’ et ‘Pour enseigner le vocabulaire à l’école maternelle’, véritables modes d’emplois pour les enseignants.

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Pour répondre aux résultats des évaluations CP point d’étape et CE1 :

les guides ‘Pour enseigner la lecture et l’écriture au CP’ et ‘Pour enseigner la lecture et l’écriture au CE1’.

Ces guides sont devenus pour nombre d’entre nous le seul mode de pensée autorisée et le logiciel nécessaire et unique de nos enseignements : preuve de l’efficacité de la doctrine.

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Et nouveauté de cette rentrée, une nouvelle publication de terminologie grammaticale destiné aux enseignants … parce que ce n’est pas le concept qui importe mais bien l’usage du ‘bon’ mot, du bon terme par les élèves et les maîtres.
Les résultats des évaluations le montreront. Une remise à niveau pour les exécutants, élèves et enseignants ?
Utile ? Sûrement. Si cette publication ne devient pas un guide de plus. Normalisons. Mais je ne suis ni linguiste ni grammairien.

On y ajoutera le meilleur, la publication :

Pédagogies et manuels pour l’apprentissage de la lecture : comment choisir ?
Il s’agit d’un guide qui permettra aux équipes de se diriger vers de ‘bonnes pratiques’. En le lisant, on se rend compte rapidement que les choix laissés aux équipes sont limités.

En attendant LA méthode de lecture chez le bon éditeur. Le ministre l’a précisé lors de sa conférence de presse en évoquant en particulier l’Académie de Paris.
Est-ce l’entrée officielle de la méthode préconisée par l’association proche du Ministre et du président ‘Agir pour l’école’ ? Est-ce un pas de plus vers un enseignement explicite qui participe du dressage des élèves ?
Certaines circonscriptions ont pu imposer aux enseignants de CP de suivre une méthode commune, en avançant dans toutes les classes au même rythme, en imposant pour chacun le nombre de phonèmes étudiés par période par exemple.
«Bien sûr, nous soutenons ce dispositif d’Agir pour l’école, il est tout à fait cohérent avec l’objectif de 100 % de réussite au CP», défendait Jean-Marc Huart, ancien directeur général de l’Enseignement scolaire.
Voir ici, une tribune d’E. Charmeux.
L’expérimentation que le Ministère veut étendre est centrée sur une méthode unique, promue dans l’Académie de Paris. Une méthode élaborée par une inspectrice, fondée sur l’enseignement ‘explicite’. Reste encore à préciser ce qu’on entend par enseignement explicite : modelage, pratique dirigée puis autonome, du dressage donc ou alors véritable activité intellectuelle des élèves ?

Ce mode unique de gestion des réponses aux besoins des élèves identifiés par les évaluations se lit concrètement et explicitement sur les pages d’eduscol et les fiches ressources qui y sont publiées.

Ces guides y sont très souvent la seule référence bibliographique proposée.

On le voit, le choix des items de l’évaluation, la passation, la correction, l’analyse, la synthèse et les réponses échappent aux enseignants, aux équipes …

Pour les modalités de réponses, le ministère ré-invente donc l’eau tiède, des dispositifs qui existaient déjà : CP et CE1 dédoublés, stages de remise à niveau durant les vacances, aides personnalisées complémentaires (APC) … et aucun moyens humains, réseaux d’aides qui ont pu disparaître progressivement ou autres.

On ne demande plus aux maîtres d’écoles d’être des concepteurs, de fins praticiens qui sur la base de leurs diagnostics élaborent traitements des erreurs et remédiations, soutiens, renforcements, mais de simples exécutants.

On leur demande de s’appuyer sur des résultats scientifiques basés sur des résultats de neuro-sciences dont on ne peut débattre et d’appliquer le protocole attendu par la doctrine pédagogique ministérielle.

La doctrine pédagogique devrait s’appliquer, quoi qu’il en coûte.
Bien, prenons acte, pensons, réfléchissons, ne nous laissons par transformer en simple exécutants, nous sommes enseignants..

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Masques en classe : enfin du concret

Lecture : < 1 min.

Des préconisations pédagogiques précises pour démarrer la rentrée en scolaire dans le respect de la doctrine sanitaire permettent adaptations et une franche rigolade …

Références théoriques et préconisations.

Lire la vidéo …

n’ai pas pu retrouver l’auteur, désolé …

Voir aussi, plus sérieusement, un article sur Huffington Post, ‘Pour la rentrée scolaire, enseigner avec un masque représente un défi de plus‘, questionne nos gestes professionnels.