Quand on dit quoi, où et comment faire ?
Lors des formations ou conférences, ces demandes d’outils pratiqués directement utilisables deviennent récurrentes, ce qui peut alors amener les formateurs à utiliser la langue de bois et répondre qu’il vaut mieux les construire ou alors essaient de vendre (littéralement ou pas) des ouvrages.
Cela m’interroge désormais depuis un moment. Le métier évoluerait-il si rapidement ? Suis-je définitivement atteint par l’âge et nostalgique d’un autre temps ?
J’ai évidemment utilisé, usé et abusé des supports « tout faits », des manuels que je suivais, des programmations d’ouvrages. Il m’est arrivé plus que je ne l’avouerai de venir en classe avec aucune préparation et juste une page que j’ai photocopié le matin après mon café en salle des maîtres.
Mais, j’ai souvent eu et j’ai encore du mal à faire quand on me dicte où, quand et comment faire. Souvent dans me dire pourquoi d’ailleurs.
L’image que je me suis construit de notre professionnalité est celle d’un métier de conception et non d’exécutant.
Les supports du web, les échanges de documents amènent les parents et d’autres à penser que ce métier est facile, que la formation est inutile, qu’il suffit donc de trouver comment « occuper » les élèves.

Le confinement et l’école à la maison a pu renforcer chez tous cette idée. Les tablettes, les écrans et les logiciels éducatifs participent à ce phénomène.
Ne laissons pas ce métier se transformer ou être transformé en exécution de taches standardisées. Ne nous laissons pas prolétariser.